La France traverse une période d’effervescence sociale marquée par des mouvements de grève et des mobilisations dans de nombreux secteurs. Ces tensions reflètent des défis profonds liés à la valeur du travail, aux difficultés d’attractivité de certains métiers et au sens même de notre économie.

Mobilisations en décembre : une quête de reconnaissance
Les mobilisations prévues en décembre 2024 sont révélatrices d’un malaise généralisé.
Dans la fonction publique, les syndicats dénoncent des conditions de travail qui peinent à attirer les talents. Les suppressions de postes et le gel des salaires illustrent un décalage entre l’importance des missions publiques et la valorisation insuffisante de ceux qui les exercent. Ces grèves ne se limitent pas à des revendications salariales : elles expriment un besoin urgent de redonner du sens au service public.
À la SNCF, les employés s’inquiètent des impacts de la libéralisation du secteur et des restructurations, perçues comme un affaiblissement du rôle stratégique du transport ferroviaire dans l’économie française. Les grèves prévues traduisent aussi un attachement à un travail qui relie les territoires et sert l’intérêt général.
Dans l’agriculture, les mobilisations reflètent une crise plus profonde : la difficulté d’attirer et de retenir une nouvelle génération de travailleurs. La baisse des revenus agricoles met en péril des exploitations et érode la fierté d’un métier pourtant essentiel à la souveraineté alimentaire.
Une économie en quête de sens
Les tensions actuelles ne peuvent être comprises sans analyser les évolutions de notre économie.
L’augmentation des défaillances d’entreprises au troisième trimestre 2024 illustre une fragilité croissante. Plus de 13 000 entreprises ont fait faillite, menaçant 52 000 emplois. Les secteurs les plus touchés – bâtiment, commerce, hôtellerie-restauration – sont aussi ceux où les métiers peinent à attirer, faute de perspectives claires et de valorisation sociale.
La perte de sens dans le travail alimente le désengagement des salariés. Dans de nombreux secteurs, la pression financière et organisationnelle réduit le travail à une série de tâches déconnectées d’un projet collectif. Cela amplifie les difficultés d’attractivité des métiers essentiels à notre économie.
Les fermetures de sites industriels emblématiques, comme Michelin ou ArcelorMittal, illustrent les limites d’un modèle économique focalisé sur les coûts à court terme, sans considération suffisante pour le rôle social et territorial de l’entreprise.
Le travail au cœur de la réconciliation sociale
Face à ces défis, il devient crucial de replacer la valeur du travail au centre du débat public et des politiques économiques.
Reconnaître et revaloriser les métiers essentiels : dans la fonction publique, les transports ou l’agriculture, les mobilisations traduisent une quête de reconnaissance. Redonner de la fierté à ces métiers passe par une meilleure rémunération, mais aussi par une réaffirmation de leur utilité sociale.
Repenser l’attractivité des secteurs en tension : cela implique de donner aux jeunes générations des perspectives concrètes, comme des trajectoires de carrière claires et des conditions de travail épanouissantes. L’économie ne pourra se développer durablement sans des métiers attractifs et porteurs de sens.
Soutenir une économie à impact social et territorial : les entreprises, au-delà de leur rentabilité immédiate, doivent être encouragées à jouer un rôle actif dans leurs territoires. Cela passe par des investissements locaux, des politiques d’emploi inclusives et une meilleure intégration des enjeux environnementaux et sociaux.
Réconcilier les aspirations collectives et économiques
Les grèves et tensions sociales de décembre traduisent un besoin urgent de réconcilier les aspirations des travailleurs avec les impératifs économiques. Redonner du sens au travail, c’est investir dans une économie plus inclusive, qui valorise les individus et les métiers essentiels. Le défi pour le gouvernement, les entreprises et la société, sera de répondre à cette quête de sens tout en favorisant un modèle de croissance durable et solidaire.
Dans cette dynamique, chaque acteur – employeurs, syndicats, salariés et décideurs politiques – a un rôle à jouer pour réinventer un contrat social où le travail redevient un levier d’épanouissement individuel et de prospérité collective.
Une opportunité de transformation collective
Bien que les tensions sociales actuelles révèlent des fractures profondes, elles peuvent également être vues comme une opportunité pour réinventer notre rapport au travail et à l’économie. La France dispose des talents, idées et ressources nécessaires pour construire une société où le travail redevient porteur de sens, d’épanouissement et de reconnaissance.
Nous croyons fermement que les crises sont des moments charnières pour initier des changements positifs. En tant qu’acteurs engagés dans la formation, le coaching et le développement des compétences, notre rôle est de contribuer à cette transformation en aidant les entreprises et les salariés à trouver des solutions concrètes et durables.
Accompagner les entreprises dans la revalorisation de leurs métiers, en renforçant les compétences des managers et en développant des environnements de travail plus attractifs et inclusifs.
Outiller les salariés pour qu’ils puissent s’adapter aux évolutions de leurs métiers tout en conservant un équilibre entre performance et bien-être.
Nous sommes convaincus que les enjeux actuels ne se résoudront pas par des oppositions, mais par des initiatives collectives qui reconnectent les individus à la valeur et au sens de leur travail. Ensemble, employeurs, salariés et formateurs, nous avons le pouvoir de transformer cette période d’effervescence sociale en un élan vers une économie plus humaine, inclusive et durable.
Chez DareWin, nous sommes prêts à relever ce défi avec vous.